mercredi 18 avril 2012

Trahison buccale (ou La Honte de ma vie)


Talons proscrits!


Il y a quelques années, j'étais secrétaire dans une administration centrale à Paris hé oui, j'ai plusieurs casquettes les amis.
Il m'arrivait fréquemment de faire des déplacements au ministère pour déposer des dossiers urgents. Est-ce parce que j'étais une personne de confiance ou parce que j'étais celle qui habitait le plus près, je ne sais pas...
La plupart du temps je prenais le dossier avec moi le soir en rentrant, comme ça je pouvais aller directement le déposer le matin en allant au boulot (dans le sens opposé en fait). C'était un peu loin quand même mais je rigolais bien parce que je pouvais prendre la ligne de métro de Montparnasse, celle où pour y accéder on passe sur le tapis roulant à 9 km/h. On s'amuse comme on peut, hein
Bref. Un soir, mon chef me dit qu'il y a un dossier important à déposer, et que je dois demander telle personne à l'accueil qui viendra le chercher. Surtout, je dois lui donner en main propre.
Pas de souci, le lendemain, me voilà partie, et zou le tapis extrême, et zou j'ai failli tomber et zou me voilà au ministère.
Je demande la personne ad hoc, qui arrive, qui prend le dossier et me remercie, tout cela sans vraiment sourire.
Bref. Je repars dans l'autre sens et j'arrive au boulot.
Là je croise mon chef qui me demande :
- Alors, vous avez pu donner le dossier à Machin? ça se trouve il s'appelait vraiment Machin, bonjour l'anonymat!
- Oui mon commandant.
- Et alors, il était content?
Et là les amis, je sais pas ce qui m'a pris, déjà je crois que je ne m'attendais pas à cette question (content ou pas il a pris le dossier, c'est ce qui compte non??), mais en plus, voilà pas qu'après hésitation, je lui réponds :
- Ben, il m'a pas sautée!
Stupéfaction du chef, qui me regarde telle une petite délurée.
Et moi qui ne peux pas ajouter un seul mot et qui continue à regarder mon chef. Qui fait une mine de dégoûté... Et du coup je suis partie, rouge écarlate, cherchant un trou, même minuscule pour me terrer à l'intérieur.
Oui parce que quand on hésite entre deux expressions, sache que ça merde.
J'ai longuement 3 secondes à tout casser hésité entre "Ben, il a pas sauté de joie sur la table!" ou "Ben, il a pas sauté dans mes bras!".
Ben non, il m'a pas sauté, point barre, c'est tout ce que ma bouche a sorti. Traître infâme.

3 commentaires:

  1. Celui là de post il arrache , il a sa place sur le podium..!!J'aurai trop voulu voir sa tête au Cdt..
    Pour le trou de souris avec ton mètre quatre vingt ,c'est pas facile a trouver.
    Je me suis bien marré en lisant cette histoire, excellent, une telle spontanéité et une telle ré partie , tu me fais rêver.
    Trop trop bon ...

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  2. alors celle là , c'est du number one !!!! j'aurais voulu etre une mouche pour voir ça ...... EXCELLENT !!!!!!!

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N'aie pas peur et dis ce que tu en penses... Mais si tu choisis d'être "anonyme", écris au moins ton prénom que je sache qui me parle!